[10 ans pour Ewilan] Pierre Bottero et ses personnages
Je vous propose aujourd'hui de finir une série de quelques articles extrêmement intéressants publiés au départ sur le site Livre-Attitude ! J'en publierais donc un extrait et vous proposerais de lire la suite en suivant le lien sur la DERNIERE image de l'article ! Je vous souhaite donc une bonne lecture...
Aujourd'hui, pour finir, je vous présente un article ou Pierre parlait de sa relation qu'il avait avec ses personnages...
"Que diriez-vous d’une confidence ? Une vraie confidence s’appuyant
sur une découverte que je peux qualifier d’importante puisque, lorsque
je l’ai faite il y a peu de temps, elle a illuminé ma journée…
Les auteurs n’inventent pas les personnages !
Non, ils ne les inventent pas, pas plus qu’ils ne les créent ou qu’ils ne les conçoivent !
La vérité, méconnue, est bien plus étrange… Les auteurs, le plus souvent à leur insu, sont connectés à un univers que l’on pourrait considérer comme magique et qui contient une infinité de caractères capables de s’adapter à la totalité des histoires imaginables, et croyez-moi, cela fait un bon nombre de personnages !
L’auteur en quête d’inspiration croit faire appel à son imagination. Erreur ! L’appel est détourné vers l’univers susnommé, la requête analysée et les personnages intéressés se portent volontaires… ou s’abstiennent.
Baignant dans un sentiment béat qui est, il faut l’avouer, parfois proche de l’autosatisfaction, l’auteur ne s’est pas rendu compte de la supercherie. Un candidat a poussé la porte et, heureux d’avoir mis la main, ou la plume, dessus, l’auteur croit avoir affaire à un être impalpable directement jailli de son esprit et sur lequel il a tout pouvoir. Deuxième erreur ! Les personnages secondaires sont assez discrets (bien que…), ils se plient volontiers aux désirs de l’auteur et, ne faisant qu’un bref passage dans l’histoire, jouent rarement les rebelles, mais avec les personnages importants, c’est une tout autre histoire ; ils n’en font qu’à leur tête.
L’auteur, qui se voyait lancé sur une trajectoire facile avec aux commandes son imagination et elle seule, se retrouve englué dans une négociation sans fin avec son personnage, négociation qui devient parfois un véritable bourbier, tant les deux protagonistes ont des vues divergentes sur l’histoire de l’un et l’avenir de l’autre.
L’auteur devient donc diplomate, ce qui ne signifie pas qu’il cède. Comme tout bon diplomate, il ruse, louvoie, trompe. Comme tout bon diplomate, il peut même tricher, mentir, pour parvenir à ses fins. La plupart du temps, la situation finale résulte d’un compromis ; l’auteur, s’il n’est pas satisfait, ayant toujours la possibilité de déchirer sa page et de recommencer son histoire avec un autre personnage. Avec lequel il aura autant de problèmes.
Une explication ne prenant son sens qu’accompagnée d’un exemple parlant, je vous livre le détail des événements qui m’ont opposé à certains de mes personnages."
Les auteurs n’inventent pas les personnages !
Non, ils ne les inventent pas, pas plus qu’ils ne les créent ou qu’ils ne les conçoivent !
La vérité, méconnue, est bien plus étrange… Les auteurs, le plus souvent à leur insu, sont connectés à un univers que l’on pourrait considérer comme magique et qui contient une infinité de caractères capables de s’adapter à la totalité des histoires imaginables, et croyez-moi, cela fait un bon nombre de personnages !
L’auteur en quête d’inspiration croit faire appel à son imagination. Erreur ! L’appel est détourné vers l’univers susnommé, la requête analysée et les personnages intéressés se portent volontaires… ou s’abstiennent.
Baignant dans un sentiment béat qui est, il faut l’avouer, parfois proche de l’autosatisfaction, l’auteur ne s’est pas rendu compte de la supercherie. Un candidat a poussé la porte et, heureux d’avoir mis la main, ou la plume, dessus, l’auteur croit avoir affaire à un être impalpable directement jailli de son esprit et sur lequel il a tout pouvoir. Deuxième erreur ! Les personnages secondaires sont assez discrets (bien que…), ils se plient volontiers aux désirs de l’auteur et, ne faisant qu’un bref passage dans l’histoire, jouent rarement les rebelles, mais avec les personnages importants, c’est une tout autre histoire ; ils n’en font qu’à leur tête.
L’auteur, qui se voyait lancé sur une trajectoire facile avec aux commandes son imagination et elle seule, se retrouve englué dans une négociation sans fin avec son personnage, négociation qui devient parfois un véritable bourbier, tant les deux protagonistes ont des vues divergentes sur l’histoire de l’un et l’avenir de l’autre.
L’auteur devient donc diplomate, ce qui ne signifie pas qu’il cède. Comme tout bon diplomate, il ruse, louvoie, trompe. Comme tout bon diplomate, il peut même tricher, mentir, pour parvenir à ses fins. La plupart du temps, la situation finale résulte d’un compromis ; l’auteur, s’il n’est pas satisfait, ayant toujours la possibilité de déchirer sa page et de recommencer son histoire avec un autre personnage. Avec lequel il aura autant de problèmes.
Une explication ne prenant son sens qu’accompagnée d’un exemple parlant, je vous livre le détail des événements qui m’ont opposé à certains de mes personnages."
Je viens de tomber sur cette article qui m'a fais passer par tous les états: la nostalgie de retrouver cette auteur qui m'a tant marqué, la tristesse au souvenir de l'annonce de sa mort, la surprise car il décrit exactement ce que je ressens avec les personnages de mes propres romans. Cet homme a nourris mon imaginaire et m'a donné le goût pour la lecture et de l'écriture. Il y'a peu de gens qui vous marque vraiment et pourtant cet inconnu a bouleversé ma vie.
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