Mon héros
C’est
l’automne.
Mes
mots s’envolent. Ils tombent, comme des feuilles, virevoltent, tournoient et se
posent sur la page. Ils ne meurent pas… ils trouvent une nouvelle vie. A chaque
fois qu’une feuille se détache de son arbre pour trouver le sol, c’est pour
trouver une renaissance. Comme un cycle éternel. Un nouvel arbre se servira de
cette matière pour l’utiliser à nouveau. Quand on écrit, c’est pareil. On se
sert d’une matière tombée d’un autre arbre. Les mots, déjà utilisés mille fois,
trouvent une nouvelle vie : dans l’herbier d’un enfant, ou le sourire d’un
troll.
Ce
sont les mêmes mots que tu as déjà utilisé, que j’entreprends aujourd’hui de
poser sur la page. Oui, c’est une page bien immatérielle, et des mots tout autant
irréels. Mais les assembler, les prendre et les recracher après les avoir fait
passer par nos tripes, nos nerfs… ça c’est leur donner vie, Pierre.
C’est
l’automne et le vent sifflait, ce soir, sur la colline. En bas la mer, en bas
une autre vie, et en haut une autre encore.
Je
pense à toi aujourd’hui. C’est étrange, j’avais oublié… et pourtant. En y
repensant ce n’est plus aussi dur. La gorge un peu serrée en écrivant ses mots.
Mais du bonheur, des échos de rires et des baisers de larmes.
C’est
l’automne, et aujourd’hui ça fait quatre ans. Quatre. Comme le temps passe
vite, et comme cela semble en même temps si proche… Aujourd’hui, j’ai décidé de
te rendre hommage… aujourd’hui je parlerais de tes héros.
Tout
a commencé par Ewilan. Ewilan Gil’Sayan. Camille Duciel. Une héroïne multiple,
un brasier de fougue et de force ordinaire, confronté à un monde inconnu, et
pourtant le sien. Cette héroïne, c’est celle de la fantasy. Mais plus encore, c’est
celle de Gwendalavir, et de nos deux mondes. D’un monde à l’autre elle nous
apprend, nous fait rêver, nous fait… voler. C’est comme un souffle qui vous
emporte. Elle est cette puissance qui résonne en chacun de nous, terrée, ou
parfois assumée, et en même temps cette fragilité humaine qui nous caractérise
tous. Mais plus que ça, elle est l’héritière de tout un royaume, et l’espoir d’un
monde entier, complet, unique. Profonde, sensible, sentimentale, lectrice… Ewilan.
Ewilan,
en un mot, c’est l’Unité. L’Unité de deux mondes, l’Unité de personnages qui
convergent, l’Unité de nos passions humaines et des siennes, bien puissantes.
Puis
est venu Ellana. Au départ juste une étincelle, mais ce genre d’étincelle qui
allume l’incendie. Elle vous embrase le regard quand on l’aperçoit, et embrase
tout le reste. Force, grâce, poésie, hargne, et en même temps ce côté toujours
exceptionnellement buté, hors des cases, des chemins… unique. Tout le monde la connaît, tout lecteur qui se
respecte, oui oui.
Ellana
en un mot : la Marchombre. Mais plus que cela peut-être… comme une ombre
qui chevauche la brume les matins d’automne.
Puis
il y a eu Natan. Le seul personnage principal masculin de Pierre. Un des plus
ordinaires au départ, qui se retrouve tout simplement dans une aventure
extraordinaire. Plein de force, de courage, d’amour et d’entière beauté d’esprit.
Il m’a ému, m’a beaucoup plu et a tout simplement une force d’être étonnante.
Natan
en un mot, c’est « être ».
Il y
a Eejil, l’enfant insouciante, et en même temps d’une sagesse émouvante, Ombe,
la fougue à l’état pur, la fragilité de l’être sous une carapace de ténacité,
et tous ces autres personnages, qui ont évolué, sous ta plume, avec tes mots,
ces mots, cette matière que je suis fier d’utiliser aujourd’hui.
Puis
il y a eu Nawel.
L’aboutissement
immensément unique de l’héroïsme à l’état sensible. Une héroïne qui nous
ressemble, la plus proche de nous, la plus humaine à mes yeux. C’est celle qui
a un parcours d’apprentissage le plus profond, le plus marquant, le plus
bouleversant et le plus unique. Celle qui nous offre une vision réellement
bouleversante, ou l’art des mots que tu as appliqué semble prendre un paroxysme
magnifique. Nawel, une goutte de vague cisaillant l’air, un brin de tendresse
envolé, une larme d’émotion séduite.
Nawel,
en un mot, c’est l’Humain.
♥
Pour
tous ces héros, Pierre, on peut se demander d’où tu les as sortis. Comment ils
sont nés. A leurs côtés, on a vécu, comme tu y as vécu avant. On est devenus
tes héros en quelques sortes… sur la Voie. Grâce à toi.
Sache
qu’aujourd’hui, ils vivent toujours, comme tu vis encore. Par mes mots. Nos mots.
Nos pensées. Nos lectures. Nos larmes, nos rires et nos joies. Tu es là,
partout, chaque jour. Comme un espoir. Tu m’as guidé, à moi de me guider
maintenant.
Et c’est
parce que nos héros sont en nous, sont une partie de nous, que tu es le mien. Tu
continues à incarner cet espoir pour moi. Et mon rêve. Comme une Voix qui me
guide.
Merci.
Magnifique témoignage. Tu me fais pleurer tellement tes mots sont percutants... ♥
RépondreSupprimerC'est magique.
RépondreSupprimerQuatre ans aujourd'hui. Je l'ai réalisé en mettant la date sur ma copie de litté...
Une petite lumière s'allume, quelque part. Comme chaque année.
C'est sublime Tom, bravo. ♥
RépondreSupprimer♥
RépondreSupprimerVous êtes tous adorables, merci merci merci et Merci à Pierre.
RépondreSupprimerouaw, ton article est magnifique,vrai, merci à toi pour ce moment que j'ai passé à le lire <3
RépondreSupprimerMagnifique texte... Tes mots me bouleversent tu as un vrai talent, Tom.
RépondreSupprimerOh mon dieuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu ! C'est tout simplement sublime ! Tu écris vraiment très très bien... En effet merci à Pierre♥
RépondreSupprimerVos messages me touchent énormément merci à tous <3
RépondreSupprimerSuperbe ! Pierre a réussis à nous transmettre ses valeurs et sa vision du monde même au-delà de la Mort. Mais tu l'as dis bien mieux que moi. Merci pour ce merveilleux témoignage !
RépondreSupprimerC'est adorable ça me touche beaucoup...
SupprimerÇa me donne envie de pleurer, moi qui, comme tant d'autres, considère Pierre comme un des plus grands auteurs de la littérature jeunesse. ❤
RépondreSupprimerOh oui... merci...
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