"Je crois que la plupart de nos actes sont guidés par la peur."
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Matthew a 19 ans, et c’est un jeune homme hanté. Par la mort de son grand frère, dix ans auparavant. Par la culpabilité. Par la voix de Simon qu’il entend partout, tout le temps…
Matthew a 19 ans et il souffre de schizophrénie, une maladie qui « ressemble à un serpent ». Pour comprendre son passé et s’en libérer, Matthew dessine, écrit. Il raconte l’enfance étouffée par la perte, la douleur silencieuse de ses parents ; l’adolescence ingrate brouillée par les nuages de marijuana ; la lente descente dans la folie, l’internement… Mais aussi, avec un humour mordant, le quotidien parfois absurde et toujours répétitif de l’hôpital psychiatrique, les soignants débordés, l’ennui abyssal… Et le combat sans cesse renouvelé pour apprivoiser la maladie, et trouver enfin sa place dans le monde.
Bouleversant, tourmenté, souvent drôle, Contrecoups est un roman tendre et courageux, porté par une voix absolument unique.
Matthew a 19 ans, et c’est un jeune homme hanté. Par la mort de son grand frère, dix ans auparavant. Par la culpabilité. Par la voix de Simon qu’il entend partout, tout le temps…
Matthew a 19 ans et il souffre de schizophrénie, une maladie qui « ressemble à un serpent ». Pour comprendre son passé et s’en libérer, Matthew dessine, écrit. Il raconte l’enfance étouffée par la perte, la douleur silencieuse de ses parents ; l’adolescence ingrate brouillée par les nuages de marijuana ; la lente descente dans la folie, l’internement… Mais aussi, avec un humour mordant, le quotidien parfois absurde et toujours répétitif de l’hôpital psychiatrique, les soignants débordés, l’ennui abyssal… Et le combat sans cesse renouvelé pour apprivoiser la maladie, et trouver enfin sa place dans le monde.
Bouleversant, tourmenté, souvent drôle, Contrecoups est un roman tendre et courageux, porté par une voix absolument unique.
Par Nathan Filer
Aux éditions Michel Lafon
19,95 €
350 pages
19,95 €
350 pages
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En titre fort sur un arbre sombre qui s’élève dans un ciel presque sale, un avenir souillé qui fait germer une bête noire qui ne cherche qu’à s’élever et se fondre dans le ciel, « Contre Coups » annonce déjà des peurs, et surtout une chute qui résonne tout le long du roman. Voilà peut-être la force du livre : cette chute qui va lancer l’histoire, lancer l’écriture et parcourir tout le fil des mots pour se terminer sur ce dernier instant tout en intensité. En fait, Nathan Filer s’efface pour laisser son héros parler, Matthew, et encore on est plus très sûr à la fin du roman si son nom est vraiment celui-ci, et si Nathan Filer a écrit lui-même ou pas cette histoire. Elle s’épand en mots graves, justes, touchants et parfois drôles, et prend une matière délicate et une étoffe épaisse et singulière d’une sincérité absolue qui montre un réalisme sans failles. Vous l’aurez compris, ce roman est un coup de coeur qui frappe, marque, et s’avance comme un écrit sans comparaison et tout simplement remarquable.
"Mais c’est que je veux d’abord dire, c’est que le silence s’est installé partout. C’est la première chose que j’ai notée. Comme si quelqu’un avait baissé le son, pas à zéro mais presque, et qu’ensuite tout le monde s’était cru obligé de chuchoter."
La voix de Matthew surgit de la page blanche qu’il remplit peu à peur de mots. Il brise ce silence spectral qu’on ressent presque dans ces lignes, entre les mots, « en petits caractères ». Nathan Filer donne de quoi s’exprimer à cette voix rauque et soignée, qui un peu fanée, un peu flétrie par la cigarette et le manque d’expérience, commence à conter et s’épand en mots sur la page comme on apprend de la vie qu’elle est dure mais que quand on écrit ça va parfois mieux. Si le style est enfantin, il raconte l’histoire d’un enfant mais pourtant de la main d’un jeune homme de 19 ans. C’est réussi avec l’élégance d’une mémoire qui se cherche, se fouille et s’apprend, et l’insouciance d’un enfant devenu grand qui cherche à comprendre, et à avancer. En fait, le style est déjà chaud, touchant, envoûtant dans ses mots enfantins qui s’assurent et se pressent jusqu’à la fin où on relâche notre personnage grandi, changé, différent, singulier…
Ce roman parle de la maladie, de la schizophrénie, annonce les critiques, et l’éditeur. Pourtant ce n’est pas ce pathos larmoyant ou ce sujet qui prend toute l’ampleur du livre pour s’en approprier l’humour, ou l’émotion. Cette maladie est enfouie derrière les mots, on en doute soudain, et finalement Nathan Filer n’écrit pas sur la maladie, mais plus sur la mort ou sur un personnage qui cherche à se reconstruire ou simplement se construire. En fait, l’auteur n’insiste pas dessus car c’est cet évènement du début, cette mort de Simon qui va tout déclencher et mener le roman. Matthew écrit pour ne plus être malade, pour se guérir, mais il écrit aussi et surtout pour faire son deuil, et c’est réussi avec talent et beaucoup d’émotion. Il parle certes de l’hôpital, du service de psychiatrie, a avec humour, dérision, et parfois colère. Mais cet univers est tourné en une toile humaine qui se vit et se délie, qui se cherche et se trouve, pour se construire ensemble ou aider le héros à devenir quelqu’un.
"On a tous en nous un mur qui sépare les rêves de la réalité, mais le mien s'est fissuré En se tortillant, en se faisant tout petits, les rêves arrivent à passer au travers jusqu'à ce que je ne puisse plus faire la différence. Des fois le mur s'écroule complètement, c'est là que les cauchemars commencent."
Ainsi, il conte l’histoire tendre et attachante de ce petit garçon devenu grand, qui, attaché à sa famille, sa Nanny Nou, son ami Jacob ou d’autres personnages tout aussi touchants, qui n’est plus très sûr finalement de tout ce qu’il se trame. Nous-mêmes, à la fin, doutons un peu de tous les éléments, de toute l’histoire, de ses détails les plus farfelus, les plus étranges, les plus doux ou les plus forts. Et, Nathan Filer s’arrime à la littérature en maître de son récit, maître de ses mots et maître considérable d’une écriture revisitée avec soin dans sa typographie, ses mots et ses illustrations attachées avec douceur au récit. Finalement, l’histoire en elle-même raconte un récit dont le lecteur doit se contenter avec force, et foi, et plutôt comprendre ce qui se cache derrière les mots vécus et rêvés.
Au final, Nathan Filer démontre avec une histoire ô combien émouvante que les mots sont là pour se souvenir, mais qu’ils sont aussi là pour avancer, se défaire de son passé, et se reconstruire. En conclusion, il écrit un roman tonitruant de vérité, dans une délicate tendresse et une émotion criée dans chaque mot, qui rappellent combien la vie peut être injuste, combien l’enfance est fragile et combien l’humain ne se construit pas seul, et surtout pas sans les mots.
◄►◄ LES + ►◄►
- Un récit tout en émotion et en justese
- Une vérité humaine et profonde
- Des personnages attachants, drôles et touchants
- Une écriture humaine et talentueuse
- Un récit bouleversant, intriguant, attachant, talentueux
- Un récit bouleversant, intriguant, attachant, talentueux
◄►◄ EN BREF ►◄►
Nathan Filer écrit un roman tonitruant de vérité, dans une délicate tendresse et une émotion criée dans chaque mot, qui rappellent combien la vie peut être injuste, combien l’enfance est fragile et combien l’humain ne se construit pas seul, et surtout pas sans les mots.
"Mais c’est que je veux d’abord dire, c’est que le silence s’est installé partout. C’est la première chose que j’ai notée. Comme si quelqu’un avait baissé le son, pas à zéro mais presque, et qu’ensuite tout le monde s’était cru obligé de chuchoter."
"On a tous en nous un mur qui sépare les rêves de la réalité, mais le mien s'est fissuré. En se tortillant, en se faisant tout petits, les rêves arrivent à passer au travers jusqu'à ce que je ne puisse plus faire la différence. Des fois le mur s'écroule complètement, c'est là que les cauchemars commencent."
"Je crois que la plupart de nos actes sont guidés par la peur."
"Certaines choses dans la vie sont exactement comme on les imagine."
"Je pense que les enfants croient ce qu'ils veulent bien croire."
"Dessiner c'est une façon d'être ailleurs."
"J'étais trop bête pour comprendre que certaines choses vous dépassent."
/!\ /!\ FIN /!\ /!\
"Raconter le passé, c'est une façon de le revivre, une façon de le voir se déplier. On dépose des souvenirs sur des morceaux de papier pour être sûr qu'ils ne disparaîtront pas. Mais cette histoire n'a jamais eu pour but de les conserver, mais de m'en défaire."
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Merci pour la découverte !
RépondreSupprimerLa schizophrénie, c'est un sujet que j'ai rarement vu traité en littérature (en fait, jamais, mais je suis persuadée qu'il existe d'autres romans sur le sujet!), du coup je serais vraiment curieuse de lire ce roman. En plus, on ne peut pas dire que ce soit une maladie que je connaisse beaucoup, alors je ne peux qu'être surprise !
Super merci à toi j'espère qu'il te plaira alors !
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