Le feuilleton de l'été #4 | 17 auteurs + 1 belette = 1 grand cadavre exquis
La fin du grand feuilleton estival de La Voix du Livre ! Rendez-vous demain pour une GRANDE surprise !
Pour les 6 ans du blog, j'ai vu les choses en grand ! J'ai cherché quelque chose d'original, chouette, littéraire... J'avais envie de vous surprendre, de m'amuser, de continuer à défendre la littérature que j'aime et les auteurs que j'admire. Alors une ampoule s'est allumée quelque part dans les tréfonds de mon esprit et, effrayée par la lumière, une idée folle a surgi.
Pour le mois d'août je vous ai donc proposé de lire, chaque semaine, en 4 chapitres, un grand cadavre exquis écrit par 17 auteurs ! 17 écrivains drôles, poétiques, touchants, sincères... Bref, 17 écrivains talentueux et incontournables !
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Partie 4 - fin
Un dernier chapitre pour bien finir ce rendez-vous estival... Ce chapitre a été écrit par Anne-Laure Bondoux, Florence Hinckel, Bertrand Puard, Séverine Vidal, Carina Rozenfeld, et Carole Martinez.
Partie 4 - fin
Un dernier chapitre pour bien finir ce rendez-vous estival... Ce chapitre a été écrit par Anne-Laure Bondoux, Florence Hinckel, Bertrand Puard, Séverine Vidal, Carina Rozenfeld, et Carole Martinez.
Il peut fermer les yeux, maintenant. Car la suite de la lettre est inscrite dans sa mémoire, aussi clairement que sur le papier.
La première fois qu’il l’a lue, il n’y a vu que des mots d’adieu.
« Mon cher Tom, le danger ne me laisse plus le choix, je dois partir. »
C’est à partir de cet instant que son cœur s’est mis à battre trop fort, à tanguer, à trembler.
Mais depuis, il a relu les mots écrits par son père dix fois, vingt fois, trente fois. Et il est à présent convaincu que cette lettre n’est qu’un au revoir. Qu’elle contient non seulement une invitation, mais une promesse de retrouvailles. La preuve ? Ces verbes conjugués au futur. Par exemple : « J’irai là où se retrouvent les baleines », « Il y aura près de moi tous ceux qui comptent », et finalement cette petite phrase : « À mes yeux, personne ne compte autant que toi, mon fils. »
Petit à petit, Tom décode la lettre. Le message secret. Il cherche entre les lignes les coordonnées du point de rendez-vous.
— Qaad ? Finox ? répète l’enfant.
Tom hésite. Une pillule l’aiderait peut-être à mieux voir, à mieux lire, à découvrir le code ?
Il sourit. Il tend sa paume ouverte vers le gosse.
— Bon, donne-moi la bleue.
Le petit cesse de débiter la suite de mots incompréhensibles qu'il répète en boucle depuis que Tom l'a trouvé sur son palier, deux jours plus tôt, avec dans une main la lettre de son père et dans l'autre deux pilules, une rouge et une bleue. Mais d'où sort-il, ce môme ?
— Finox, affirme le gamin en posant la pilule bleue dans la main de Tom.
— Finox ? Tu en es certain ?
Le garçon regarda la pilule qui brillait à présent comme un diamant sous le soleil puis il fixa les yeux de Tom.
— Finox, répéta-t-il Tom hocha la tête.
Il hésitait encore à prendre la pilule.
— Alors je dois l'avaler. Tu sais que je n'ai pas le choix. Tu le sais bien, hein ?
Le gamin se mit alors à prononcer les mêmes sons inintelligibles que lors de son arrivée.
Tom prit la pilule bleue au creux de sa paume et il ressentit alors comme une vive brûlure.
— Je le dois, chuchota-t-il.
— Finox, répéta le garçon, comme en transe.
Alors Tom goba la pilule.
Il se mit immédiatement à douter…
— Rien ne ressemble plus à une pilule bleue qu’une autre pilule bleue… Finox, Soumatrix, Bizapranol, impossible d’être sûr après tout ! se dit-il, en essayant en vain de la recracher.
Le garçon se tenait en face de lui. Les sons qui sortaient de sa bouche ne voulaient toujours rien dire. Mais il semblait plus calme.
Tom attendit que les effets du Finox se fassent sentir.
Il redoutait ce voyage et se demandait si les autres l’avaient attendu, de l’autre côté.
Finalement, les sons commencèrent à prendre forme et des couleurs apparurent autour du garçon. Le Finox devait faire effet ! Quel monde allait-il découvrir grâce à ce passage étrange ? Enfin, la voix qui ressemblait à du yaourt devint un mot :
— Bienvenue Tom, on t'attendait…
Mais referme derrière toi. Nous détestons les courants d’air.
Le parfum des étés de son enfance l’assaillirent. Du jasmin. Le jardin de sa grand-mère. Et ces formes assises autour de la table en fer forgé. Ces visages chéris, perdus depuis si longtemps et soudain retrouvés. Des rires merveilleux et fragiles, des yeux d'un bleu trop tendre, trop clair. Son cœur lui faisait mal.
Tom n’avait pas vu de porte. Un coup de vent balaya le paysage au moment même où il était parvenu à l’identifier.
Les voix, les silhouettes, les souvenirs tout se défit, le parfum lui-même s'évanouit et il entendit la porte invisible claquer derrière lui. Comme un point final.
« Mon cher Tom, le danger ne me laisse plus le choix, je dois partir. »
C’est à partir de cet instant que son cœur s’est mis à battre trop fort, à tanguer, à trembler.
Mais depuis, il a relu les mots écrits par son père dix fois, vingt fois, trente fois. Et il est à présent convaincu que cette lettre n’est qu’un au revoir. Qu’elle contient non seulement une invitation, mais une promesse de retrouvailles. La preuve ? Ces verbes conjugués au futur. Par exemple : « J’irai là où se retrouvent les baleines », « Il y aura près de moi tous ceux qui comptent », et finalement cette petite phrase : « À mes yeux, personne ne compte autant que toi, mon fils. »
Petit à petit, Tom décode la lettre. Le message secret. Il cherche entre les lignes les coordonnées du point de rendez-vous.
— Qaad ? Finox ? répète l’enfant.
Tom hésite. Une pillule l’aiderait peut-être à mieux voir, à mieux lire, à découvrir le code ?
Il sourit. Il tend sa paume ouverte vers le gosse.
— Bon, donne-moi la bleue.
Le petit cesse de débiter la suite de mots incompréhensibles qu'il répète en boucle depuis que Tom l'a trouvé sur son palier, deux jours plus tôt, avec dans une main la lettre de son père et dans l'autre deux pilules, une rouge et une bleue. Mais d'où sort-il, ce môme ?
— Finox, affirme le gamin en posant la pilule bleue dans la main de Tom.
— Finox ? Tu en es certain ?
Le garçon regarda la pilule qui brillait à présent comme un diamant sous le soleil puis il fixa les yeux de Tom.
— Finox, répéta-t-il Tom hocha la tête.
Il hésitait encore à prendre la pilule.
— Alors je dois l'avaler. Tu sais que je n'ai pas le choix. Tu le sais bien, hein ?
Le gamin se mit alors à prononcer les mêmes sons inintelligibles que lors de son arrivée.
Tom prit la pilule bleue au creux de sa paume et il ressentit alors comme une vive brûlure.
— Je le dois, chuchota-t-il.
— Finox, répéta le garçon, comme en transe.
Alors Tom goba la pilule.
Il se mit immédiatement à douter…
— Rien ne ressemble plus à une pilule bleue qu’une autre pilule bleue… Finox, Soumatrix, Bizapranol, impossible d’être sûr après tout ! se dit-il, en essayant en vain de la recracher.
Le garçon se tenait en face de lui. Les sons qui sortaient de sa bouche ne voulaient toujours rien dire. Mais il semblait plus calme.
Tom attendit que les effets du Finox se fassent sentir.
Il redoutait ce voyage et se demandait si les autres l’avaient attendu, de l’autre côté.
Finalement, les sons commencèrent à prendre forme et des couleurs apparurent autour du garçon. Le Finox devait faire effet ! Quel monde allait-il découvrir grâce à ce passage étrange ? Enfin, la voix qui ressemblait à du yaourt devint un mot :
— Bienvenue Tom, on t'attendait…
Mais referme derrière toi. Nous détestons les courants d’air.
Le parfum des étés de son enfance l’assaillirent. Du jasmin. Le jardin de sa grand-mère. Et ces formes assises autour de la table en fer forgé. Ces visages chéris, perdus depuis si longtemps et soudain retrouvés. Des rires merveilleux et fragiles, des yeux d'un bleu trop tendre, trop clair. Son cœur lui faisait mal.
Tom n’avait pas vu de porte. Un coup de vent balaya le paysage au moment même où il était parvenu à l’identifier.
Les voix, les silhouettes, les souvenirs tout se défit, le parfum lui-même s'évanouit et il entendit la porte invisible claquer derrière lui. Comme un point final.
Le cadavre exquis est terminé mais ne soyez pas tristes, rendez-vous dès demain pour une grande, très grande, IMMENSE surprise !
J'ai découvert tardivement ce cadavre exquis, cette idée géniale avec des auteurs tout aussi géniaux participants. Mais l'avoir découvert quand tout était déjà écris est aussi bien, mieux même peut être. En tout cas merci Tom pour cette super initiative et ce grand moment de plaisir à lire cette "histoire" où on finit avec quelque chose qui n'a absolument aucun rapport avec le début.. !
RépondreSupprimerMerci, ça me fait super plaisir ! Ce qui est bien avec le format feuilleton c'est que chacun peut choisir comment et à quel moment le lire ! Merci !
SupprimerC'était vraiment une super idée ;)
RépondreSupprimerRecommence quand tu veux hein?!
(mais ... y'a pas Timothée??)
J'espère !!!
Supprimer(Trop occupé !!)